Le dieu de l’Amour, Cupidon chez les Romains, Eros chez les Grecs, est représenté sous les traits d’un jeune enfant, souvent joufflu armé d’un arc, qui s’amuse à décocher ses flèches dans le cœur des humains pour les rendre amoureux.
Cette statue de Cupidon, haute de 48 cm, a été découverte en 1990 dans un puits du IVe siècle devenu dépotoir, sur le site fortifié romain de Château Renaud. Les recherches étaient menées par le Service des Fouilles de la Région Wallonne, sous la direction de G. Lambert, ancien conservateur du Musée gaumais.
Hormis une décollation due à sa chute, l’œuvre était en excellent état de conservation.
Debout, le dieu s’appuie sur la jambe gauche, tandis que la droite est légèrement fléchie vers l’arrière et repose sur la pointe du pied. Il devait porter des petites ailes, comme l’attestent deux orifices sur le dos. Le visage poupin et souriant, et le corps potelé révèlent toute la sensibilité de l’artiste.
Réalisée suivant la technique de la cire perdue- ou font creuse – , cette statuette en bronze, datée du IIe siècle, est sans doute une œuvre d’importation d’ateliers italiques, ou de Gaule centrale. Son style la rapproche d’œuvres similaires découvertes sur le pourtour méditerranéen (ex. Cap d’Agde). Il est en effet exceptionnel de trouver en Gaule du Nord une œuvre de cette qualité. Sa longévité, entre le IIe et le IVe siècle, démontre d’ailleurs que cette pièce, à son époque, était déjà considérée comme une « antiquité »de valeur pour ses propriétaires successifs.