Situé à Virton, le Musée Gaumais conserve et expose de nombreuses traces du patrimoine régional, culturel, historique et naturel depuis plus de 85 ans. Il a été fondé en 1937 par Edmond Fouss dans l’ancien couvent des moines Récollets (établis en 1659) à la rue d’Arlon.
Des collections diversifiées
Archéologie, beaux-arts, maisons et coutumes d’antan.. les galeries du musée mettent en valeur de multiples aspects de l’histoire et du patrimoine en lien avec la Gaume.
L’objectif consiste ainsi en la sauvegarde et la transmission d’une identité culturelle vivement présente dans la Gaume d’hier et d’aujourd’hui, entre Semois et Chiers, tant sur les plans humains, artistiques que naturels et industriels.
Plusieurs antennes muséales
Dans cette optique, le Musée Gaumais a ajouté à son panel de propositions pluriculturelles des antennes supplémentaires, musées et sites muséaux destinés à préserver sur place les traces du passé concernées :
- Musée lapidaire de Montauban à Buzenol (ou Musée Constantin Brodzki)
- Musée de la Vie Paysanne et de l’Ecole d’autrefois à Montquintin
- Chapelle Jacquet, L’Atelier du Potier à Huombois, les polissoirs de Saint-Mard et dolmen de Gomery…
Un musée en constante évolution
Grâce à ses différents conservateurs visionnaires et au dynamisme du personnel, le Musée Gaumais s’est vu évoluer au fil des années :
- 1968 Edification du clocher et du jacquemart (pièce unique pour la région)
- 1992 Construction d’une aile supplémentaire et d’une galerie de liaison
- 2021 Rénovation de la galerie des Récollets
C’est mené par cette vision que le personnel du musée travaille au quotidien à l’acquisition d’oeuvres, à l’animation et l’accueil des visiteurs, à la conservation des biens patrimoniaux, l’exposition et l’étude de ses collections.
En savoir plus +
Le musée et le couvent des Récollets, leur histoire et architecture
Les Récollets établirent leur couvent à Virton en 1659. Pour entrer dans cet Ordre mendiant issu des Franciscains, les Récollets faisaient voeu d’absolue pauvreté et s’adonnaient à la « récollection » : méditation, prière, retraite spirituelle. Au service de tous par différents travaux, ils furent souvent les aumôniers des armées, apportant secours et réconfort aux blessés.
Le couvent de Virton était la 4ème et dernière fondation de la Province de Luxembourg. Avec la création du collège Saint-Laurent, et la construction d’une église plus vaste que l’église paroissiale, il devint le premier en importance. Après sa suppression, suite à la Révolution française, ses nombreux et vastes bâtiments furent diversement réaffectés (mairie, justice de paix, hospice civil, gendarmerie, maisons particulières) dont la majeure partie fut détruite dans un incendie en 1899. Seul l’hospice avait été préservé. Il fut restauré en 1938, et le Musée gaumais inauguré dans les lieux en 1939, sous l’impulsion d’Edmond Fouss.
Ce musée unique en Province de Luxembourg, expose archéologie, art, ethnographie civile et religieuse, arts industriels et populaires, mobilier régional et traditions en autant d’approches de cette contrée attachante qu’est la Gaume. Le Musée de Virton est aussi le siège central et administratif des Musées gaumais ASBL.
Depuis sa création, le musée de Virton a connu bien des aménagements : la construction du clocher et du jacquemart en 1968 (l’un des trois seuls de Belgique) rappelle le passé religieux du bâtiment. Agrandi en 1992 d’une aile contemporaine pour en faire une référence culturelle incontournable en Belgique et Région wallonne, le Musée gaumais attend prochainement la réalisation d’une ultime extension afin de poursuivre la mission qu’il s’est fixée il y a près de 75 ans : asseoir l’identité culturelle de cette terre d’entre Semois et Chiers, et mettre en valeur les multiples facettes des formidables ressources humaines, naturelles, industrielles et artistiques de la Gaume d’hier et d’aujourd’hui.
Plus de renseignements dans la Chronique des Musées gaumais, n° 205 – 48, 2005.
La GAUME
La Gaume est la région la plus méridionale de la Belgique. Administrativement, elle fait partie de la province de Luxembourg, de la Région Wallonne et de la Communauté Wallonie-Bruxelles de Belgique.
Isolée des autres régions belges au nord et à l’ouest par la forêt d’Ardenne, et à l’est (vers le pays d’Arlon, de patois germanique) par les marais de Vance, elle est délimitée au sud par la frontière française (départements des Ardennes de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle) suivant le cours de la Chiers.
Très prospère dès l’occupation romaine grâce à la fertilité de ses sols et la proximité de la chaussée Reims-Trèves, la Gaume est riche en vestiges de toutes époques, s’étant trouvée souvent au carrefour des zones d’influences française ou germanique…et sur la route des invasions !
Si la Gaume regroupe, en Belgique, les dix communes de l’arrondissement de Virton, elle aime à reconnaître familièrement une partie du territoire français frontalier, jusqu’aux communes de Longuyon, Marville, Montmédy ou Stenay. Longtemps, en effet, la Gaume fit partie du territoire de la Lorraine ; la proximité culturelle avec la France se retrouve d’ailleurs dans le patois gaumais qui n’est pas wallon, mais lorrain. Dans notre parler, les visiteurs remarquent maintes particularités, comme l’utilisation fréquente du mot « mairie » pour désigner un Hôtel de ville. Pourtant, contrairement à la rumeur, les Gaumais ne sont pas « rattachistes » ; loin s’en faut !
La singularité de la Gaume se retrouve aussi dans son climat, dans sa pierre et dans le sol.
En effet, en hiver comme en été, il y fait en moyenne 1,3°C plus chaud qu’ailleurs en Belgique : relativement éloignée de la mer, la Gaume bénéficie à la fois des avantages d’un climat continental (étés chauds) et de ceux d’un climat tempéré (hivers peu rigoureux).
D’ailleurs, la géologie de la Gaume constitue un relief particulier où l’on retrouve des cuestas, crêtes naturelles d’altitude réduite, orientées d’est en ouest, présentant au Nord un revers abrupt la protégeant des vents, et vers le sud une pente douce bien orientée, où se sont installées la plupart des habitations. La roche est un calcaire chaud, facile à tailler, qui confère des tons ocres aux maisons des villages.
Voilà en partie pour une identité qui s’illustre aussi dans le caractère : le Gaumais aime prendre le temps de vivre. Il est hâbleur mais prompt à l’amitié tout en pratiquant volontiers un humour caustique. Encore un aspect méridional de cette Gaume qu’on appelle si volontiers la « petite Provence ».
De nos jours, bien qu’une part importante de son économie soit basée sur l’industrie et le secteur tertiaire (le tourisme, par exemple), la Gaume reste une région rurale aux larges paysages vallonnés, que le peintre Ernest Bernardy voyait « alanguis comme un beau corps de femme ». Les cultures les transforment, l’été, en un ample patchwork vert et mordoré où l’œil porte loin, jusqu’aux vastes forêts qui ferment l’horizon.
Le saviez-vous ?
Il y eut des Gaumais, bien avant que n’existe la Gaume.
Durant tout le temps de la prospérité des forges (du 15ème au 19ème siècles), les voituriers faisant commerce avec l’extérieur étaient appelés par les étrangers qui les voyaient passer « Gâmins » ou « Gaumains ». Patronyme d’une famille ou terme patois du métier ? On s’interroge. Toujours est-il que le mot devint le nom générique pour désigner les habitants de cette région qui produisait tant de fonte de fer, au parler si curieux, différent du wallon. Tout naturellement, la déformation faisant progressivement prononcer « gaumè », on l’écrivit d’abord Gaumet comme patronyme, puis Gaumais, comme habitant d’une contrée qui, bien entendu fut alors dénommée…la Gaume. Il fallut ensuite en déterminer les frontières humaines et géographiques. Ce fut l’idéal d’Edmond Fouss, fondateur du Musée.
Les poètes aiment à dire Gaumet, qui donne au féminin le charmeur et primesautier Gaumette. Aujourd’hui, les officiels diront Gaumais. Cela fait plus sérieux.