Musée de la vie paysanne et de l’école d’autrefois de Montquintin
Attention : musée actuellement en rénovation !
Situé dans le petit village de Montquintin, cette petite ferme gaumaise est un bel emblème de l’architecture rurale vernaculaire, inscrite dans la tradition de répartition classique des tâches d’antan (habitation, grange, étable). C’est dans ce bâtiment emblématique qu’a été installé le premier Musée de la Vie paysanne et de l’Ecole d’Autrefois… musée actuellement en rénovation.
Au coeur de ce village modeste dont l’ensemble a été classé « Patrimoine majeur de Wallonie », se démarquent également un château fort, un colombier et une petite église romane. Un paysage qui vaut donc bien le détour !
En savoir plus +Montquintin, le Musée de la Vie paysanne
La dîme : sous l’Ancien Régime, il s’agissait d’une redevance payée au seigneur du lieu par les habitants, sous forme de contribution en nature en échange de divers services : protection, équipements, administration,…
Montquintin est un village isolé, issu en droite ligne des traditions du Moyen-âge, dont plusieurs témoins sont encore bien visibles. Monseigneur de Hontheim, seigneur de Montquintin et évêque contestataire, défraya la chronique dans les milieux théologiques du 18ème siècle sous le pseudonyme de Fébronius. C’est lui qui fit construire la ferme de la Dîme de Montquintin, en 1765. Deux cents ans plus tard, la famille Braffort la cédait au Musée gaumais, qui y fondait un musée de la Vie paysanne en Gaume, créant ainsi l’un des premiers musées de Belgique consacrés à la ruralité.
Village modeste et attrayant planté dans le paysage, Montquintin offre encore aujourd’hui l’illustration d’un noyau féodal. Offrant un point de vue unique sur le panorama des cuestas, l’ensemble du village, avec son château-fort, son colombier et sa petite église romane, a été classé “Patrimoine majeur de Wallonie”.
La Maison
Cette petite ferme tricellulaire (cellule d’habitation, cellule d’engrangement et cellule de stabulation), s’inscrivant dans la tripartition classique du village médiéval, château – église – ferme, est un exemple parfaitement conservé d’architecture rurale vernaculaire en Gaume.
Cette tripartition reprend d’ailleurs la structure même de la société médiévale : ceux qui se battent, ceux qui prient et ceux qui travaillent, soit la théorie communément admise des trois ordres.
Le toit
Le toit en bâtière, constitué de tuiles canal, ne comporte pas de gouttière ; les murs-pignons sont recouverts de pierres plates ou “cladasses”, empêchant ainsi les infiltrations.
Les tuiles canal ne présentent pas d’ergots ; les dernières rangées sont maintenues à l’aide de pierres pesantes empêchant leur détachement.
Sous chaque pan de toit, sont percés deux oculi ovales permettant une aération efficace du grenier, qui contiennent denrées alimentaires et céréales.
La cheminée
Le puissant corps de cheminée est constitué, ainsi que tout le manteau intérieur, d’une pierre légère et calorifuge appelée “cron”, tuf calcaire formé par la cristallisation du carbonate de soude contenu dans l’eau de source sur des éléments végétaux. La cheminée est sommée d’une croix, destinée à protéger la maison et ses habitants des assauts du Mal.
Le parement
Les multiples couches de chaux recouvrant la façade constituent un crépi naturel et grossier, offrant une protection adéquate de la pierre calcaire gélive contre le gel et l’humidité.
Le bas des murs est, quant à lui, badigeonné de goudron afin d’empêcher les eaux pluviales d’imprégner la base des murs et les fondations. Les portes et les volets sont peints à l’huile, dans une teinte mi-terre, mi-rouille, les couleurs vives dérivées de l’industrie pétro-chimique n’existant pas au XVIIIe siècle.
La cuisine
Le corps de logis abrite la cuisine, avec ses meubles anciens, et l’âtre, doté de tous les ustensiles ménagers.
Le four, imbriqué dans le mur formant piédroit, ouvre sa gueule sous le conduit de cheminée, permettant ainsi une évacuation directe des fumées issues de la combustion des fagots.
A gauche de l’âtre, la porte d’un ingénieux placard constitue une table à pied unique lorsqu’elle est ouverte. L’évier aménagé dans la fenêtre permet l’évacuation immédiate, vers l’extérieur, des eaux usées ainsi qu’un éclairage naturel satisfaisant.
Le mobilier meublant la pièce, avec son vaisselier, sa table gaumaise, son pétrin ainsi qu’une foule d’objets ayant trait à la cuisine, la cuisson, l’éclairage et le feu représente un ensemble unique de reconstitution de cuisine paysanne en Gaume, au XVIIIe siècle.
Le pèle
Le “pèle”, ou belle chambre, communique directement avec la cuisine. On y mange le dimanche ; on y dort ; on y reçoit aux fêtes.
Cette pièce polyvalente offre tous les éléments du confort domestique en monde rural dans l’Ancien Régime : alcôve et cabriole (petit lit destiné aux enfants, situé en tiroir sous le lit parental), armoire à taque (placard mural à deux corps ouvrant, dans la partie inférieure, sur l’envers de la taque de l’âtre de la cuisine, permettant un chauffage propre et sécurisant, et, dans la partie supérieure, sur un espace de rangement réservé aux denrées ou vêtements nécessitant sécheresse et chaleur).
Un petit poêle, ajouté postérieurement, augmente la capacité de chauffe par un principe de rayonnement à 360 degrés.
Enfin, le cul de four dispense également sa chaleur dans la pièce lorsqu’il est en fonctionnement. Le mobilier du “pèle”, avec sa lingère, son berceau, sa table, les quelques gravures ou tableaux et les différents objets relatifs à la protection prophylactique contre le mal et la maladie forment un tout cohérent et authentique.
La salle de classe
La reconstitution d’une salle de classe évoque le souvenir de l’ancienne école de Montquintin, installée dans la ferme de la dîme. Tous les éléments d’une classe ancienne s’y trouvent rassemblés : tableau noir, bureau du maître, bancs, vitrine scientifique, boulier, tableau d’honneur, formes géométriques, … sont tous des témoins touchants de cette passionnante époque de l’alphabétisation en milieu rural, au XIXe siècle !
La grange
La grange et l’étable, surmontée du fenil, présentent les multiples outils agricoles, les jougs et pièces d’harnachement, les ustensiles relatifs au travail du chanvre, à la transformation du lait, à la grande lessive, à l’abattage du porc, à l’apiculture et à la conservation des aliments. Un tombereau et un splendide “malbrouck”, ou chariot à fenaison, parachèvent l’impression de vérité née du contact avec les outils nécessaires au travail âpre et valorisant de la terre.
Plus de renseignements dans Chroniques des Musées gaumais, 208 – 51, 2005.